Le 5
février 2015 s'est tenue à Madrid; au sein de l'Instituto Cervantes, une
conférence de presse, organisée par La Vanguardia[1], à l'occasion
de la sortie de son Dossier spécial sur la cyberguerre (numéro janvier-mars
2015)[2]. Deux
intervenants se sont partagés le temps de parole: moi-même, au titre de la
Chaire de Cybersécurité, et Mr. José Manuel García-Margallo, Ministre des Affaires Etrangères espagnol. La manifestation s'est déroulée en présence de
Mr. Jorge Fernández
Díaz, Ministre de l'Intérieur espagnol, les responsables de
plusieurs ministères espagnols, des industriels des télécoms, et une large
assemblée de diplomates (ambassadeurs et membres des corps diplomatiques de
nombreuses ambassades présentes en Espagne). Ma présentation, à la demande des organisateurs, s'est focalisée
sur les définitions des enjeux et de quelques concepts centraux (cyberespace,
cyberguerre, cyberattaques) et la différenciation entre cyberguerre, actes de guerre,
cybercriminalité. J'ai également insisté sur l'insuffisante prise de conscience
des problématiques de cybersécurité/cyberdéfense par la classe politique en général, les laissant actuellement
entre les mains quasi exclusives des acteurs de la défense et de la sécurité
(armée, police, renseignement). Trop rares sont encore en effet les échanges sur la
cybersécurité, me semble-t-il, qui s'inscrivent dans les débats politiques plus
généraux. Le Ministre Garcia-Margallo a pour sa part souligné l'importance des
cyberattaques que subit chaque jour davantage l'Espagne. Les grandes lignes de
sa présentation furent les suivantes[3]:
-
les cyberattaques touchent tous les secteurs: organismes publics, institutions
de l'administration publique, entreprises, citoyens
- la
cyberdéfense fait partie des enjeux majeurs de la stratégie de sécurité nationale
-
depuis décembre 2013 l'Espagne dispose d'une stratégie nationale de
cybersécurité et d'un Conseil national de la cybersécurité.
- il
faut assurer la cybersécurité, mais ne jamais oublier que le cyberespace doit être
et rester un espace de liberté. La tentation de contrôler le cyberespace, en
limiter les usages, pour assurer la sécurité nationale est légitime, mais peut nous
entraîner à commettre des erreurs fatales pour le progrès de l'homme.
- avec
70 000 cyberattaques recensées au cours de l'année passée, l'Espagne est le
troisième pays le plus attaqué au monde, après les Etats-Unis et le
Royaume-Uni.
Le
temps ne nous fut pas accordé pour formuler des questions. Il eut pourtant été intéressant de demander des explications sur cette dernière affirmation (comment est produit ce chiffre; comment expliquerait-on cette focalisation des cyberattaques contre l'Espagne, etc.)
Copyright: La Vanguardia. 5 février 2015. Madrid. Daniel Ventre et Mr. José Manuel García-Margallo, Ministre des Affaires Etrangères espagnol.
[1]
http://www.lavanguardia.com/politica/20150205/54426895863/eeuu-reino-unido-y-espana-los-paises-que-mas-ataques-ciberneticos-reciben.html
[2]
http://www.lavanguardia.com/internacional/20141211/54421704765/la-ciberguerra-vanguardia-dossier.html
[3]
http://www.deia.com/2015/02/06/ocio-y-cultura/internet/espana-entre-los-paises-que-mas-ataques-ciberneticos-reciben
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