L’entreprise pétrolière Saudi Aramco (plus grande entreprise pétrolière du monde) a fait l’objet d’une cyberattaque importante le 15 août 2012.
Contexte et hypothèses:
- Le secteur de l’énergie est victime de cyberattaques ciblées. Des entreprises pétrolières et gazières du Qatar (Rasgas, Qatar Petroleum…) ont fait l’objet de cyberattaques au cours des semaines précédant celle subie par Aramco. Ce n’est pas la première fois qu’Aramco fait l’objet de cyberattaques. Rappelons également les incidents qui ont contraint l’Iran à fermer son principal terminal pétrolier en avril 2012.
- L’objectif de l’attaque serait la déstabilisation de l’entreprise, première source de revenu d’un gouvernement accusé par les hackers de soutenir des crimes et atrocités dans plusieurs pays de la région (Syrie, Bahrain…). Une autre hypothèse rejette l'hypothèse de la motivation politique, et attribue l'opératon au régime iranien, lequel souhaiterait décourager l'Arabie saoudite d'augmenter sa production pétrolière (l'Iran disposerait pour ces opérations de hackers ou groupes de hackers sponsorisés par l'Etat. On cite souvent Ashianeh Security Group, Iranian Cyber Army, ComodoHacker... Voir les commentaires de J. Carr à ce sujet)
Méthode d’attaque et impacts :
- Virus Shamoon
- L’attaque aurait été réalisée grâce à l’implication d’acteurs internes à l’entreprise (salariés) ou ayant accès à des données à l’intérieur de l’entreprise (sous-traitants par exemple).
- Aurait touché 30 000 ordinateurs, effaçant les contenus de leurs disques durs, et permettant d’exfiltrer des informations sensibles
Revendication :
- Groupe “The Cutting Sword of Justice”
Point de vue de la victime:
- Il semblerait qu’à toute chose malheur soit bon : l’entreprise serait sortie renforcée de cette épreuve qui aura fait office de test de la résistance des systèmes, de l’efficacité de la sécurité, de la coordination des hommes en situation de gestion de crise
Commentaires :
- Les efforts des entreprises pour séparer les réseaux sensibles des réseaux publics se trouvent annihilés quand les hackers s’adjoignent le concours de salariés ou sous-traitants, ces acteurs disposant d’informations privilégiées, droits d’accès, moyens qui permettent de pirater les systèmes par l’intérieur.
- Le rôle joué par les acteurs internes (insider threat) implique une prise de risque importante de leur part.
- Le piratage des systèmes stratégiques, on l’a vu avec Stuxnet également, nécessite un contact physique avec la cible. Plus les systèmes seront résistants aux attaques, plus l’individu sera appelé à prendre des risques.
Pour continuer l'analyse:
- Journal of Petroleum Technology. October 2012.
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