Ce n'est plus un scoop: la Chine mène des opérations de cyberespionnage qui visent les USA et le reste du monde. L'affaire continue cependant à faire les gros titres de la presse spécialisée. ZDnet titre encore aujourd'hui "China accused of decade-long cyberespionnage attacks" et nous renvoie vers un autre article publié par Bloomberg (qui n'a rien d'une presse spécialisée) qui n'hésite pas à parler de "cyberguerre" (China-based hacking of 760 companies shows global cyber-war), qui plus est "globale", pour faire dans l'air du temps sans doute. Tout un courant de pensée s'évertue à présenter la Chine comme un acteur agressif. Il ne s'agit plus de la représenter comme un foyer de cybercriminalité, mais bel et bien comme la menace qui pèse sur le monde, un acteur en préparation de guerre et de prise de puissance. Notons que nous pourrions en dire de même des USA dont le gouvernement a récemment clairement fait état de son utilisation du cyberespace à des fins d'espionnage. Nous sommes donc là dans un jeu conventionnel du rapport de force entre puissances étatiques, qui n'a rien d'étonnant. Tu m'espionnes, je t'espionne... ceux qui n'en feraient pas autant seraient hors jeu. Il ne faut donc pas faire un scoop sur le fait qu'il ait "espionnage", pratique vieille comme le monde. Intéressons-nous plutôt à l'efficacité des services de contre-espionnage, et en retour à l'infériorité relative des services de renseignement adverses dont les acteurs sont démasqués. A moins qu'il ne s'agisse au contraire d'une mise en relief de la faiblesse des services de contre-espionnage, qui ne savent découvrir les opérations qu'une fois celles-ci terminées, et encore, avec un peu de chance!
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