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Wednesday, April 29, 2015

USA - Décret Présidentiel – cyberattaques

Le 1° avril 2015, le Président Obama a signé un nouveau décret présidentiel ( « executive order ») 13694, intitulé « Blocking the Property of Certain Persons Engaging in Significant Malicious Cyber-Enabled Activities »[1]. Ce décret vise à apporter une réponse aux cybermenaces, plus particulièrement aux cyberattaques menées depuis l’étranger ou dirigées par des personnes situées à l’étranger.  
- Les cyberattaques sont de plus en plus nombreuses et puissantes. Elles constituent une menace inhabituelle et extraordinaire,  à la fois pour la sécurité nationale, la politique étrangère, et l’économie des Etats-Unis. La réponse à apporter revêt un caractère prioritaire, d’urgence « I hereby declare a national emergency to deal with this threat »).
 Les biens qui se trouvent sur le territoire américain, appartenant à des personnes (terme comprenant les individus et les entités. Section 6.a) qui sont responsables ou complices de cyberattaques menées depuis l’étranger contre des intérêts américains, seront bloqués, sur décision du Secrétariat au Trésor, du Secrétariat d’Etat et du Procureur Général (Attorney General).  Ces cyberattaques devront avoir représenté une menace à la sécurité nationale, à la politique étrangère, à l’économie et à la stabilité financière des Etats-Unis. 
- Sont particulièrement concernées les attaques visant ou affectant les infrastructures critiques (section 1, al. (i) A, B) et les opérations à des fins d’espionnage économique (section 1, al. D ; secton 1, al. (ii) A) La liste des infrastructures concernées est inscrite dans la Presidential Policy Directive 21.
- Les mesures s’étendent à l’interdiction d’entrée sur le territoire américain, des personnes visées par les sanctions prévues dans ce décret (« I hereby suspend entry into the United States, as immigrants or nonimmigrants, of such persons »).
- Il est interdit à tout individu ou entreprise américaine de faire commerce avec les personnes sanctionnées

Cette décision a pour ambition de renforcer l’arsenal répressif/dissuasif américain contre la cybermenace. Elle fournit aux Etats-Unis un moyen coercitif qui permet désormais de viser les individus et les entités. Son objet est de dissuader[2] en imposant un coût prohibitif aux cyberagresseurs.  Le principe ne dissuadera donc, dans le meilleur des cas, que les seuls acteurs ayant des actifs sur le sol américain. Ce qui n’est probablement pas le cas de tous les attaquants, qui restent donc pour leur part en dehors du périmètre prévu par la décision.  La notion de menace ou attaque d’importance « significative » reste indéterminée, et donc laissée à l’appréciation des trois organes désignés (Secrétariat d’Etat, Trésor, Procureur)  pour décider de l’application des mesures. La certitude de l’attribution conditionne également l’application de cette mesure.

Informations complémentaires sur les conditions d’application de la décision : site du Département au Trésor[3].




[1] https://www.whitehouse.gov/the-press-office/2015/04/01/executive-order-blocking-property-certain-persons-engaging-significant-m
[2] http://www.federaltimes.com/story/government/cybersecurity/2015/04/01/obama-executive-order-sanctions-cyber-criminals/70770684/
[3] http://www.treasury.gov/resource-center/faqs/Sanctions/Pages/answers2.aspx#444

Friday, April 24, 2015

The U.S. Department of Defense Cyber Strategy 2015

Le Département de la Défense américain vient de publier une nouvelle cyberstratégie (23 avril 2015) (The Department of Defense Cyber Strategy 2015, 17 avril 2015, 33 pages)[1]. Le précédent document de ce type datait de 2011.
Le DoD a trois missions principales dans le cyberespace: défendre les réseaux, les systèmes et l'information du Département de la Défense, défendre le territoire américain et les intérêts nationaux contre toute forme de cyberattaque importante, soutenir les projets opérationnels.
Le document propose 5 objectifs stratégiques principaux:
- Construire et maintenir des forces et capacités pour mener des opérations dans le cyberespace
- Défendre le réseau du Département de la Défense
- Sécuriser les données du Département et réduire les risques
- Se tenir prêt à défendre le territoire américain et les intérêts vitaux du pays contre des cyberattaques perturbatrices ou destructrices, aux conséquences majeures
- Elaborer et préparer des options cyber viables, et planifier leur mise en application, pour contenir l'escalade du conflit et maîtriser l'environnement du conflit à tous les niveaux
- Construire et maintenir des alliances et partenariats internationaux solides, pour dissuader les menaces communes et accroître la sécurité et stabilité internationale.  

Cette nouvelle stratégie ne nous surprend pas: les Etats-Unis sont déterminés à se protéger des cyberattaques, et à faire de l'armée l'un des acteurs de la défense dans le cyberespace des intérêts de la nation, tout en poursuivant le développement capacitaire, matériel (avec notamment une amélioration de la coordination des politiques d'acquisition et développement, pour l'heure non coordonnées, et laissant à chaque branche la responsabilité de ses acquisitions, de ses choix en matière de plates-formes cyber) mais aussi humain (6200 cyber-opérateurs composeront cette force cyber, organisés autour de trois mission: la défense des réseaux du département; la protection du territoire américain et de ses intérêts vitaux; le développement de cybercapacités pour les opérations militaires)[2], utile à toutes ces missions, et à l'intégration totale des cyber-capacités dans les opérations militaires. La dissuasion et l'attribution, la prévision, la détection anticipée des menaces, la résilience des réseaux,  restent des objectifs majeurs, tout comme la coopération, les alliances, les partenariats internationaux. La stratégie désigne plus précisément le Moyen-Orient, l'Asie Pacifique, et les alliés de l'OTAN. Ce vaste programme supposera des investissements sur le long terme importants, et des efforts en R&D mobilisant industrie, monde académique, et défense.



[1] http://www.defense.gov/home/features/2015/0415_cyber-strategy/Final_2015_DoD_CYBER_STRATEGY_for_web.pdf
[2] http://csis.org/publication/2015-dod-cyber-strategy

Wednesday, April 22, 2015

Article Le Point. Cybersécurité: une faille reste toujours possible.

Cybersécurité: une faille reste toujours possible. Le Point. 22 avril 2015. Entretien accordé par Daniel Ventre à Jean Guisnel., à propos des cyberattaques subies par TV5 Monde. 

Appel à contribution pour un numéro thématique de la revue Réseaux : Le crime en ligne

Appel à contribution pour un numéro thématique de la revue Réseaux: Le crime en ligne. 
Bilel Benbouzid et Daniel Ventre (coordonnateurs). 
Les propositions de textes sont à envoyer avant le 15 novembre 2015. Texte de l'appel à contribution. 

Sunday, April 12, 2015

Cyberstratégie

"Cyberstratégie", chapitre rédigé par Daniel Ventre, contribution (pages 333-348) à l'ouvrage collectif "Guerre et Stratégie. Approches, Concepts", publié sous la direction de Stéphane Taillat, Joseph Henrotin, Olivier Schmitt, aux éditions PUF, avril 2015, 530 pages. 

Thursday, April 9, 2015

State, Society and Information Technology in Asia: Alterity between Online and Offline Politics

State, Society and Information Technology in Asia: Alterity between Online and Offline Politics, edited by ALAN CHONG and FAIZAL BIN YAHYA. UK: Ashgate, January 2015). ISBN: 978-1-4724-4380-9

Many maintain that the arrival of computers networked across sovereign borders and physical barriers is a liberating force that will produce a global dialogue of liberal hues but this book argues that this dominant paradigm needs to be supplemented by the perspective of alterity in the impact of Information Technology in different regions. Local experts draw upon a range of Asian cases to demonstrate how alterity, defined here as a condition of privileging the hitherto marginal and subterranean aspects of a capitalist world order through the capabilities of information and communications technologies, offers an alternative to the paradigm of inevitable material advances and political liberalization.
Calling attention to the unique social and political uses being made of IT in Asia in the service of offline and online causes predominantly filtered by pre-existing social milieus the contributors examine the multiple dimensions of Asian differences in the sociology and politics of IT and show how present trends suggest that advanced electronic media will not necessarily be embraced in a smooth, unilinear fashion throughout Asia. This book will appeal to any reader interested in the nexus between society and IT in Asia.
About the Editor: 
- Alan Chong is Associate Professor at the S. Rajaratnam School of International Studies in Singapore. 
Faizal Bin Yahya is a Research Fellow at the Institute of Policy Studies, Lee Kuan Yew School of Public Policy, National University of Singapore

Who is the ISIS group "Cyber Caliphate"?

It is a group which claims affiliation to the Islamic State.  It has already led a few remarkable actions: 
  • It hacked the Twitter and YouTube accounts of the US Central Command in January of 2015.  Media insisted, back then, on the American Defense system's vulnerabilities (« it shows the sorry state of cyber security in the US government »), but also on the hackers' level [1].  Messages aired by the hackers were, in substance, the same as those spread today in the TV5 attack: threats to individuals, against soldiers (« American Soldiers, We are Coming, Watch your back ») [2]. Still  in January of 2015, these hackers posted pro-ISIS messages on the Twitter feeds of Fox, CBS and local media [3].
  • Attacks on media are therefore part of a group strategy.  Ian Amit, vice-president of Zero-Fox, declared in January of 2015 that the group probably had a long list of media it intended to attack [4].   
  • Hacking of the Newsweek Twitter account, in February of 2015 [5]
  • In September 2014, articles described development strategies for the Islamic State offensive cyber-capacities, the movement wishing to extend its reach within cyberspace.  The name of a British national was even mentioned, as one of the leaders of the cyber-project [6].  For instance, hackers sign website defacing with the name ISIS [7]. In 2013, website defacing were signed « The Caliphate » [8].