Le Baromètre des Risques d'Allianz 2022 place le cyber en première position de son classement des risques dans le monde pour 2022. L'étude identifie 10 sources de risques pour les Etats, et en établit un classement pays par pays. Ces 10 risques sont les suivants: cyber-incidents, interruption des activités commerciales, catastrophes naturelles, pandémies, changements de législation, changement climatique, incendies/explosions, évolutions des marchés, pénurie de main d'œuvre, évolutions macro-économiques. Dans un grand nombre de pays le risque cyber est soit en première position, soit en seconde. La carte ci-dessous, reconstituée à partir des données publiées dans le rapport, indique en rouge les pays pour lesquels le cyber-risque est au premier rang, en orange les pays dans lesquels il ne serait qu'en seconde position. Pour la Chine, qui n'apparaît pas sur cette carte, le risque cyber est en 4ème position. La Russie n'est pas intégrée à la liste des pays que référence le rapport rendu public.
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Tuesday, January 18, 2022
La place du cyber dans la politique du gouvernement de la République Tchèque
Le nouveau gouvernement de la République tchèque vient de publier son programme politique, document de 58 pages, en date de janvier 2022. Le document est disponible en anglais: "Policy Statement of the Government of the Czech Republic". Un assez long chapitre (pp.36-38) intitulé "Digitisation" est dédié au numérique, à l'internet, au cyber, aux données, à la transparence. A l'ordre du jour: numérisation des services de l'Etat, accélération de l'open data, renforcement de la cybersécurité dans les secteurs public et privé, coopération avec l'UE et l'OTAN, lutte contre les menaces hybrides, élargissement de la couverture internet dans le pays...
Monday, January 17, 2022
SolarWinds - new report by GAO
A new 50 pages report produced by the GAO (United States Government Accountability Office) has been published on January 2022, on the "Federal Response to SolarWinds and Microsoft Exchange Incidents" (GAO-22-104746).
Espagne - Stratégie de Sécurité Nationale 2021
C’est avec une année d’avance sur l’agenda qui aurait dû être le sien que l’Espagne a publié fin décembre 2021 sa stratégie de sécurité nationale (la précédente datait de 2017, la nouvelle aurait dû être publiée fin 2022). Cette publication anticipée est justifiée par un changement accéléré de l’environnement stratégique international : effets produits par la pandémie, accélération du recours à des stratégies hybrides (mélange d’actions étatiques et non étatiques pour faire pression sur les gouvernements démocratiques) dans le monde, changement climatique, cyberattaques, crise financière… Les incertitudes sont nombreuses, les Etats restent néanmoins toujours aussi interdépendants, le risque est alors grand de crises produisant leurs effets en cascade, avec des mouvements migratoires s’amplifiant, et potentiellement de nouveaux conflits armés. Pour faire face à ces défis les organisations internationales se trouvent face à un dilemme : d’un côté la tentation ou tendance au repli stratégique des Etats, de l’autre la nécessité de coopérer et partager l’information pour une approche collective des enjeux.
Le contexte international posé,
le document décline alors une longue série de « risques et menaces »
à la sécurité nationale : tension stratégique et régionale, terrorisme,
épidémies, menaces contre les infrastructures critiques, catastrophes, espionnage
et ingérence, désinformation, vulnérabilités du cyberespace, de l’espace
maritime, maritime, aérospatial, instabilité économique, crime organisé flux
migratoires illégaux, vulnérabilité énergétique, prolifération d’armes de
destruction massive, effets du changement climatique.
Le paragraphe dédié aux menaces
dans le cyberespace décline tous les mots clefs actuels : cyberattaques, ransomware,
cybercrime, cyber-espionnage, surface d’attaque croissante, réseaux sociaux,
télétravail, 5G, internet des objets, données, sécurité de l’information, intelligence
artificielle, big data, algorithmes, vie privée, systèmes autonomes, et enfin
informatique quantique.
Le document énonce des principes
et des objectifs assez généraux. En matière de protection du cyberespace par
exemple, il est question d’en garantir un usage sûr, de protéger les droits des
citoyens, le progrès économique et social, et pour cela il est nécessaire d’accroître
les moyens technologiques, humaines et financiers au service de la
cybersécurité.
Friday, January 14, 2022
The Heat Index, baromètre des cyberconflits
Le Heat Index est un indice produit par une équipe de la Johns Hopkins University. L’objectif de cet indice est d’évaluer la probabilité d’occurrence de futurs cyber conflits. L’indice est basé sur un ensemble de variables (capacités cyber des Etats, vulnérabilités, motivations, etc.) dont le traitement est supposé fournir une photographie, à l’instant t, de la situation internationale et du risque de cyberconflit. Si cette grille de lecture est intéressante, l’entreprise n’en reste pas moins discutable sur quelques points.
La base ne s’intéresse qu’à des
conflits impliquant deux belligérants : Russie versus Ukraine, Chine
versus Inde, etc. C’est d’ailleurs
un choix assumé : “Cyber attacks by one country against another are a
recurring feature of 21st Century geopolitics”. Mais c’est aussi un
choix discutable. Les cyberconflits sont-ils voués à n’être que bilatéraux ?
Sans doute non.
Le baromètre proposé n’offre
guère de surprises, en termes d’informations. Arrivent en effet en tête du
classement des cyber affrontements entre Russie et Ukraine, Chine et Inde, etc.
Autant de scénarios connus. L’indice, en traitant des informations open-source,
ne permet pas d’isoler de potentiels conflits jusqu’alors ignorés.
Le classement permet d’établit
deux listes : celle des agresseurs (aggressors), celle des pays agressés
(defenders). Le périmètre des agresseurs comprend : Russie, Chine, Israël,
Etats-Unis, Corée du Nord, UK, Iran, Turquie, Inde, Egypte, Pakistan, Grèce.
Celui des « agressés » comprend Ukraine, Inde, Iran, USA, Russie,
Taïwan, Palestine, Japon, UK, Corée du Sud, Australie, Canada, Israël, Grèce,
Népal, Ethiopie, Pakistan, Turquie. Mais
un nombre significatif de pays sont ainsi à la fois agresseurs et agressés. En
reportant toutes les données dans une carte (voir l'illustration ci-dessous dans laquelle nous reportons les pays qui dans le baromètre apparaîssent comme agresseurs, défenseurs, mais aussi à la fois agresseurs et défenseurs), nous visualisons le monde des cyberconflits, en cours ou potentiels. On observe immédiatement que la planète
serait coupée en deux univers, car le cyberconflit paraît épargner toute l’Amérique
du Sud et l’Amérique centrale, pratiquement tout le continent africain, sans
parler de l’Europe (!) et de l’Asie du Sud. Toute cette partie du monde serait
donc vraiment épargnée par les cyberconflits, plus pacifique, moins
belliqueuse, moins exposée à ce type d’affrontement ? Les trous dans la
carte sont plus sûrement justifiables par la nature des données qui sont
exploitées pour produire le baromètre.
Thursday, January 13, 2022
War, cyber war and cyber operation exclusion clauses
Last November 25, 2021, the Lloyd’s Market Association published 4 model clauses (LMA 5564/5565/5566/5567) titled “war,cyber war and cyber operation exclusion clauses”. The objective is to exclude from insurance and reinsurance policies, all losses caused by war and cyber operations.
I - The 4 clauses provide different levels of covers.
- Exclusion n°1 (LMA 5564): excludes losses from all kinds of cyberattacks by State actors
- Exclusion n°2 (LMA 5565): covers losses (with specified coverage limits): that are not due to retaliatory operations between the 5 “specified States”; that do not have a major detrimental impact on national security and defense
- Exclusion n°3 (LMA 5566): provides the same conditions as exclusion n°2, except that it does not specify coverage limits
- Exclusion n°4 (LMA 5567): same coverage as exclusion n°3, but it adds the coverage of effects on “bystanding cyber assets”.
II - The four documents are titled “War, Cyber War and Cyber Operation Exclusion”. The definitions of “war” and “cyber operations” are provided. But no definition of “cyber war” is proposed. “Cyber operation means the use of a computer system by or on behalf of a state to disrupt, deny, degrade, manipulate or destroy information in a computer system of or in another state”.
III - Although the definition of “cyber operations”
focuses on state-to-state aggressive activities, it also includes operations
realized “on behalf” of a State. Such perimeter may include a wide spectrum of
actors (state actors such as intelligence agencies, militaries, and non-state
actors such as organized crime groups, terrorist organizations…) and
situations.
IV - The approach is constructed on the basis of only 2 categories of actors: the State and the insurer.
- State level:
o
“States: means sovereign
state »
o
Government
of the State (intelligence, security services) (who is in charge of the
attribution process)
o
Vital
functions of a State: “financial institutions and associated financial market
infrastructure, health services or utility services”
o
“Specified States means China, France,
Germany, Japan, Russia, UK or USA”
o
“Impacted state means any state where a
cyber operation has had a major detrimental impact on: 11.1. the functioning of
that state due to the direct or indirect effect of the cyber operation on the
availability, integrity or delivery of an essential service in that state; and/or
11.2. the security or defence of that state.
o Those who act “on behalf” of a State
- The insurer
V - The coverage of losses is based on the attribution of the cyber-operations. Who is in charge of the attribution?
a) the
government of the State where the attacked system is located,
b) if the
government of the State is unable to attribute the attack, then “it shall be
for the insurer to prove attribution by reference to such other evidence as is
available”.
Wednesday, January 12, 2022
Report of the GAO on the implementation of FISMA requirements
The recent report of the GAO on the implementation of FISMA requirements, which was released on January 11, 2022, highlights the insufficient enforcement of the rules defined by law.
The Federal Information Security Modernization
Act of 2014 (FISMA)
was enacted to "provide a mechanism for improved oversight of agencies'
information security programs". According to this new report, “inspectors general (IG) identified uneven implementation of cyber
security policies and practices.” In 2020, “seven of the 23
civilian Chief Financial Officers Act of 1990 (CFO) agencies had effective
agency-wide information security programs” (in 2017 and
2018, only 6 agencies complied with the rules, and 5 in 2019).
GAO recommendations are only partially taken into
account: “GAO has also routinely reported on agencies’ inconsistent implementation
of federal cybersecurity policies and practices. Since 2010, GAO has made about
3,700 recommendations to agencies aimed at remedying cybersecurity
shortcomings; about 900 were not yet fully implemented as of November 2021.” The Department of Defense does not fully comply
with the rules and this situation is impacting
its cybersecurity:
“90 percent of cyberattacks could be
defeated by implementing basic cyber hygiene and sharing best practices”. The
GAO made a series of recommendations to the DoD, so that the latter improves
its “cyber hygiene”. But « As of
December 2021, DOD had not yet implemented any of the seven recommendations
».
What then are the reasons for such insufficient
application of the law? Some have been formulated: according to the agencies,
this is due to the « lack of resources » (be it human resources, time restrictions,
etc.). They claim they do “not have
enough time to implement new requirements and/or remediate findings identified
in the annual FISMA reviews before the next FISMA review starts”. They also
criticize the purely bureaucratic approach imposed on them by the FISMA: “FISMA reviews are too focused on compliance
and are not focused enough on effectiveness”.