Dans "Rules of Order:Assessing the State of Global Governance" (septembre 2023), Stewart Patrick énumère (paragraphe 12, p. 20 et suiv.) les obstacles au maintien d'un internet (cyber domain) ouvert et stable. Car si les USA et autres démocraties n'ont cessé au cours des 3 dernières décennies de promouvoir un internet ouvert, décentralisé, sécurisé, restant principalement entre les mains d'acteurs privés, plusieurs obstacles se sont dressés contre la réalisation de ce "rêve" (sic), créant au contraire un internet fragmenté, moins libre, plus dangereux.
Au rang des facteurs impactant négativement le projet sus cité, l'auteur mentionne la course aux capacités et les pratiques cyber offensives des Etats, qui créent l'instabilité et l'insécurité dans le cyberespace. Pour exemple, il rappelle les cyberattaques qui ont touché les autorités fédérales américaines en 2020 (Solar Winds).
Mais l'auteur omet de rappeler que les promoteurs de l'internet ouvert et sécurisé que sont les USA, sont aussi les acteurs de cette conflictualité et de cette insécurité.
Autre variable essentielle constituant obstacle à l'internet ouvert et stable: les divergences en matière de protection des données privées ("digital privacy"). Trois grandes approches concurrentes existent actuellement: celle des Etats-Unis privilégient la libéralisation des données (marché libre, pour l'innovation, l'économie); celle de l'UE (qui conditionne les flux des données au respect des données personnelles, avec son GDPR), et la Chine qui insiste que le contrôle étatique sur les données et l'internet en général.
Pour lever ces obstacles et contribuer à la construction de cet internet ouvert et stable, l'auteur propose de créer un accord ("arrangement") réunissant les démocraties en ce qui s'apparenterait à un club ("club-like arrangement among like-minded advanced democracies") dont les membres décideraient des règles et assureraient la police mondiale de l'internet, attribuant les attaques, sanctionnant les coupables et les mauvais joueurs.
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