Les attaques par ransomware ne sont qu'une forme parmi toutes celles que peuvent prendre les cybermenaces actuelles. Mais les ransomware méritent une attention particulière en raison de l'impact qu'ils ont sur leurs victimes et parce que leur augmentation est constante dans le monde: Cyberint fait état d'une augmentation de 67% du nombre de cas enregistrés au second trimestre 2023 (par rapport au premier trimestre de la même année). La tendance est également confirmée par Chainanalysis, Thales et bien d'autres sources.
Quelle explication apporter à cette augmentation? Certains font l'hypothèse que la guerre en Ukraine puisse en être l'un des moteurs.
Nous ne saurions confirmer cette approche, ni apporter de réponse définitive à la question.
Mais nous pouvons en soulever une autre: les attaques par ransomware sont-elles plus intenses dans les pays en guerre qu'ailleurs? Les guerres sont-elles propices aux cyberattaques, les pays des belligérants sont-ils plus vulnérables?
Au prisme des données publiées par Kaspersky (et qui ne restent donc qu'une fenêtre d'observation parmi d'autres), nous avons isolé les informations concernant les attaques par ransomware en Ukraine et en Russie, et les avons comparés à d'autres pays qui sont soit proches du théâtre du conflit (Pologne, Biélorussie), soit enregistrent un nombre particulièrement élevé d'attaques de ransomware (nous avons choisi le Brésil, les Etats-Unis, la Chine, et la Corée du Sud. La comparaison ne s'appuie dont pas sur une liste exhaustive.
Premier constat: la Russie serait, selon Kaspersky, bien plus ciblée par les ransomware que l'Ukraine.
Second constat: les pays proches géographiquement (Biélorussie et Pologne) et impliqués dans le conflit à des degrés différents sont concernés de manière très inégale: on enregistre très peu de ransomware en Pologne, mais dans des proportions bien plus importantes en Biélorussie.
Troisième constat: la Russie enregistre bien moins d'attaques que le Brésil par exemple, mais reste devant les grandes nations que sont les Etats-Unis et la Chine. L'Ukraine quant à elle demeure très en retrait, en fin de classement, peu touchée par rapport aux autres pays.
Ces observations doivent cependant être réalisées sur le long terme, afin de mesurer l'évolution du phénomène et en saisir les évolutions depuis le déclenchement du conflit armé.
No comments:
Post a Comment