Le 14 janvier dernier nous avons publié un billet présentant le Heat Index. Nous pouvons prolonger l'analyse de ce baromètre, en exploitant les données qu'il propose. L'indice dresse une liste d'Etats agresseurs et attaqués. Dans l'illustration ci-dessous les Etats sont reliés entre eux par cette relation d'agression: les flèches en rouge signifient que les attaques sont menées dans les deux sens, les deux acteurs qui s'affrontent sont dans un duel. Ressortent ainsi 8 duels. Les flèches noires indiquent les attaques qui n'auraient lieu que dans un sens (donc en l'absence de duel).
La Chine et les Etats-Unis seraient impliqués dans 3 duels, la Russie dans un seul. La Chine apparaît plus agressive que n'importe quel autre pays, avec 7 adversaires, quand la majorité des Etats (13) n'en auraient qu'un seul, quand les Etats-Unis n'en auraient que 3, de même pour l'Inde et la Russie. Ce schéma qui résume les données que propose l'indice met en évidence les limites de l'exercice qui est réalisé par les auteurs de ce baromètre. La liste des Etats est probablement trop courte car même si l'indice vise à formuler des hypothèses sur les cyber-affrontements à venir, et non pas à refléter un état de la situation des attaques présentes et passées, manquent probablement des acteurs dans ce paysage (pays européens, asiatiques, africains, sud-américains). Les Etats-Unis ne sont-ils vraiment menacés que par 3 Etats et menaçants pour ces 3 mêmes Etats? La Chine est-elle vraiment le pays le plus agressif et n'est-elle pas menacée par davantage d'attaques? La base de données livre une vision sans doute réductrice des cyber conflits potentiels. Mais rappelons toutefois qu'elle s'intéresse aux scénarios les plus probables. Ce qui en fait déjà un nombre significatif.