L'Inde récemment victime de vastes pannes d'électricité s'interroge sur la fiabilité de ses réseaux de distribution, notamment sur leur vulnérabilité aux cyberattaques. Sans affirmer que les pannes de juillet 2012 sont le fait de cyberattaques, l'hypothèse est cependant émise, et les nombreux articles qui ont été publiés depuis les évènements s'interrogent sur les raisons et l'origine de telles attaques. Les uns avancent l'hypothèse de l'attaque chinoise, d'autres du Pakistan, des Etats-Unis, voire du pouvoir politique lui-même pour contraindre le passage au tout nucléaire.
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Hackers can cripple India's power grid (The Economic Times, 2 août 2012)
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Is electricity outage a cyber attack on India by China? (Indian Defence Review, 1° août 2012)
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War on India: is massive electricity outage sabotage by elites? (The Mind-Body Politic, 31 juillet 2012)
Si toutes les thèses peuvent être formulées, il ne s'agit là après tout que d'un simple flux d'opinions personnelles, sans éléments probants et donc sans valeur informationnelle. Il est juste intéressant de constater que désormais les cyberattaques sont systématiquement inscrites au nombre des causes explicatives d'incidents, évènements, phénomènes importants: qu'il s'agisse par exemple d'expliquer une panne d'électricité, la fluctuation de marchés financiers, des résultats d'élection contestés, des pertes de marchés au profit de la concurrence, le chômage, ou un crash aérien, les "cyberattaques" sont au rang des causes possibles.
On en oublierait presque les raisons les plus simples. Les coupures d'électricité ne sont pas un phénomène rare en Inde:
les coupures seraient quotidiennes au Tamil Nadu. La demande en énergie est importante, due à la croissance démographique mais aussi au développement industriel.
C'est bien en cela que réside la force des cyberattaques: bien réalisées, rien ne permet de les distinguer de pannes ordinaires, ou de phénomènes naturels.